Kung-Fu Ziranmen (Style naturel) :

     Le style naturel, Ziranmen 自然门 en chinois, a une place toute particulière au sein du large éventail des écoles d’arts martiaux chinois. Il est à la fois l’expression synthétique des tendances stylistiques du nord (mouvements amples, longue distance, souplesse dans l’exécution…) et du sud (mouvements courts, ramassés et explosifs, renforcements du corps…) et en même temps semble rompre avec une certaine tradition commune à tous les styles traditionnels : celle de la pratique des enchaînements codifiés, les Taolu 套路. Ceux-ci sont destinés à l’éducation physique du pratiquant jusqu’à ce que son corps intègre parfaitement l’esprit du style et puisse en démontrer l’essence. Le style naturel n’en comporte pas. Non pas qu’il en rejette le principe, mais il s’adresse idéalement à des pratiquants ayant déjà acquis de bonnes bases en kung-fu, d’où qu’ils proviennent, et invite à dépasser une technicité excessivement fardée et une manière trop artificielle, ou bien inefficace, de se comporter en situation de combat.

     Tout apprentissage sérieux des arts martiaux implique nécessairement une transformation profonde de soi, de son corps (capacités physiques) et de son état d’esprit (dispositions psychologiques), mais toujours dans le but ultime de se connecter réellement à soi, de s’engager pleinement dans une action, de la manière la plus spontanée et la plus juste possible. La méthode du style naturel est donc double : d’une part la pratique des Gongfa 功法​, des exercices cycliques qui, principalement à l'aide d'anneaux en acier ou autres outils pédagogiques, combinent renforcement, coordination, explosivité, structure corporelle, souplesse, ancrage, technicité martiale, etc., et d’autre part l’expérience régulière de la mise en situations de combat 格斗 (1 vs 1, 1 vs 2, 1 vs 3, 2 vs 2…), avec des protections (gants ouverts, protège-dent, coquille, casque…) ou sans rien.

     À ce stade, il convient de préciser que l’état d’esprit au sein de l’école est on ne peut plus bienveillant et respectueux, que la pédagogie prime sur la performance et que la préservation de son intégrité physique est au cœur de l’exigence de la pratique. Ainsi qu’en témoigne un fameux précepte taoïste, école philosophique de prédilection à laquelle se rattache le style naturel, l’essence même de toute pratique est avant tout de « nourrir son principe vital » : Yang Sheng 养生​.

     Un bon pratiquant apprend tout autant à connaître ses limites qu’à les repousser, dans un souci d’équilibre et de bien être véritable. Le temps est un élément nécessaire et naturel de progression et de compréhension. Si une bonne école permet d’atteindre un certain niveau, elle ne fait pas gagner du temps, elle évite d’en perdre. Rien ne remplace la pratique personnelle et l’implication du pratiquant.

À quoi ça ressemble?

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