Le kung-fu 功夫, ou Gongfu selon la translittération officielle, est un terme qui désigne les arts martiaux chinois traditionnels sous leur forme la plus externe, c’est-à-dire déployant le plus d'énergie et la plus explicitement martiale. Il s’est mondialement répandu et popularisé depuis les années 70, par le biais du cinéma et notamment les films de Bruce Lee. En réalité, cette notion de « Kung-fu » n’a pas toujours été spécifiquement destinée à représenter l’ensemble des pratiques martiales chinoises mais a également servi, pendant longtemps, à qualifier le niveau d’expertise d’une personne dans un domaine donné, généralement un métier artisanal, dès l’instant que celui-ci requérait une technicité particulière, un savoir-faire précis, et impliquait un apprentissage long et rigoureux, une pratique quotidienne et une exigence permanente de perfectionnement.
Selon les époques et les régions, en Chine, ce que nous appelons aujourd'hui les "arts martiaux" furent nommés de différentes manières telles que : Guoshu 国术, Quanfa 拳法 ou Wushu武术. Il s’agissait de regrouper sous un même vocable plusieurs centaines de styles et d’écoles qui se sont développés au fil du temps. Un des plus célèbres est celui provenant du fameux temple Shaolin少林, auquel la légende attribue la paternité de tous les autres. Cette même légende veut que les techniques corporelles martiales, énergétiques et méditatives développées par les moines furent importées d’Inde par Bodhidharma, le moine fondateur du bouddhisme Chan en Chine, probablement pour légitimer une assise religieuse.
Le Liuhemen六合门, style des6 coordinations (ou 6 harmonies), est issu d’une des quatre grandes écoles de Kung-fu du temple Shaolin, le Weituomen (Weituo étant considéré comme le génie protecteur du Bouddhisme), elle-même rattachée à la branche Yu, qui conjugue force et souplesse dans son approche globale. Dès lors, un esprit de synthèse et de complétude est déjà à la racine de ce style de kung-fu développé dans le nord. Le Liuhemen comporte 24 Taolu 套路 (enchaînements codifiés) à mains nues, avec armes simples, courtes et longues (sabre, épée, lance, bâton, hallebarde…) armes doubles, et des Duilian对 练 (enchaînements à deux) à mains nues et avec armes, faisant de cette école un vecteur d’apprentissage très complet.